Petit colibri
Mardi 22, ça va mieux. Assez pour que je trouve la motivation de me faire une petite méditation. Je m’installe contre un rocher qui surplombe la zone humide où j’espère revoir mon ami l’orignal. J’apaise tranquillement mon esprit, calme les pensées et me laisse porter par le bruit du ruisseau.
J’entends un oiseau mouche qui passe tout proche. Je repense à une amie qui m’expliquait comment approcher des animaux sauvages : il suffit de s’imaginer être un arbre et ils te verront ainsi. J’essaie de faire pousser mes racines, étendre mes rameaux et voilà que 2 minutes plus tard, un oiseau mouche s’approche et vient se mettre en vol stationnaire juste en face de moi, à 10 cm de mon visage. Je le regarde fixement une dizaine de secondes, suspendu par le battement invisible de ses ailes, se déplaçant gracieusement de gauche à droite, comme porté par des vagues. Le temps s’est arrêté l’espace de quelques secondes...puis il repart aussi vite qu’il est arrivé. Une belle expérience.
Je retourne au campement, grignote quelque chose puis établit les priorités de la journée: pêcher mon diner, réparer mes suspentes et repérer un futur décollage.
Je fais le bilan des dégâts : deux suspentes ont été sectionnées lors du décollage. C‘est l’inconvénient de ses voiles légères et performantes, les suspentes sont dépourvues de leur gaine protectrice ce qui procure moins de frottement et une meilleur glisse dans l’air. Je noue chaque extrémité l’une à l’autre. La différence de longueur déformera légèrement la voile mais rien de vraiment notable sur les performances générales.