L’orignal
Lundi 21. La bonne nuit de sommeil n’a pas eu l’effet espéré, je me sens toujours autant vidé d’énergie. La journée sera calme et tranquille, le simple fait de réfléchir à son organisation me fatigue ! Je pars pour une marche matinale et me dirige vers la petite rivière à l’embouchure du lac.
Quelque chose a attiré mon regard : un orignal se faufile dans la petite forêt de sapins. Je pars à sa poursuite en me faisant le plus discret possible. Il joue à cache-cache mais je le retrouve un peu plus bas alors qu’il se dirige vers une sorte de tourbière. Je l’observe quelques minutes, caché derrière un arbre avant qu’il ne me détecte et parte au trot (ça trotte un orignal?) se réfugier dans la forêt. Sur le chemin du retour, c’est une biche qui prend la poudre d’escampette à son tour.
De retour au campement, je pensais partir pêcher mais je ne trouve même pas la force de le faire. Je m’allonge à nouveau et somnole quelques temps. Pourtant je ne peux me résoudre à passer la journée allongé et décide de faire une tentative de pêche. J’essaie de monter un système sur mes bâtons de marche. Je disposerais de seulement la longueur de fil égale à celle du bâton, mais ça vaut le coup d’essayer. Ma nouvelle canne en main, il ne manque plus qu’un appât. J’attaque le sol avec la pointe des bâtons, creuse en bordure de lac, en forêt, en prairie...le sol est ultra compact, truffé de racines, ni vers ni insectes, rien! Comment aurais-je pu anticiper qu’à 3000 m les sols étaient vides de vie? Tant pis, je remplace l’hameçon par une cuillère. L’eau est limpide, le cours d’eau est vraiment calme. Pas facile d’approcher de la rive sans se faire repérer par des truites, que moi même, je peux identifier à 5 m du rivage.
Ca ne marche pas, elles regardent passer la cuillère, s’en approchent occasionnellement mais ne mordent pas. Je change de site et refais quelques essais en vain, ça ne marchera pas ! Il va falloir trouver autre chose….