Comme une fleur
J’approche maintenant la vallée des « Titicomb » et je la survole poussé par les vents du NW. Je ne suis pas très haut et me retrouve régulièrement proche des sommets en fin de transition. Jusque-là, ça passe.
Étant maintenant sur les hauts plateaux, le fond de vallée est à 3000m. Je dispose de moins de marge de manœuvre. Ainsi, je me retrouve plutôt bas lors de ma prochaine transition. Les thermiques sont désorganisés et très cycliques, j’aurais dû me méfier. Je bataille une dizaine de minutes et gagne autant que je perds. Je tente une autre face rocheuse à côté. Deux passages mais rien de franc qui pourrait me relancer dans la course. Je suis contraint d’abandonner. Je me dirige vers une vallée herbeuse en arrière ou j'avais repéré un posé sur le passage du CDT.
Cinq minutes plus tard, je me pose comme un fleur dans une petite brise parfaite et pas trop remuante comme ça l’est souvent en pleine après midi. Premier vol, 2h de navigation irréelle, des paysages traversés incroyables et me voilà posé au paradis, au bord d’un lac avec pour seule compagnie des fleurs printanières et des écureuils peu timides. Je me remets de mes émotions tranquillement, le temps de réaliser que je viens de faire mon 1er vol-bivouac ! Je monte le camp, fais du feu, prends ``un bain``, observe le couchant et m’endors dans les bras de morphée après avoir avalé une gamelle de repas preparé, sans réellement en avoir envie. A demain.
Les « Titicomb » sont un must pour les randonneurs alpins, leur accès se fait relativement bien: une bonne journée de marche depuis Fremont Lake.
D’impressionnantes falaises bordent une petite vallée glacière à fond plat, verte et remplie de deux lacs aux reflets turquoises que produisent la concentration des alluvions alpins.
C'est l'un des rares endroit ou je croiserais tentes et randonneurs.
Absolument magnifique ! Et des paysages qui laissent rêveurs. Tout comme la météo… Si seulement j’avais eu la même dans les Pyrénées !
Pas facile en effet de se lancer dans des paysages totalements inconnus. On se questionne 10 fois plutôt qu’une avant de décoller.
Hâte de découvrir la suite !